Nous sommes de la même famille non?
Il est énervé. Et encore le mot est faible. Il est dans une rage noire. Cette saleté de rebelle a réussi son coup. Une seconde d’inattention et elle avait réussi son coup. Et ça le mettait hors de lui. La prochaine fois, il ne perdrait pas une seconde. Il la tuerait lentement et douloureusement, afin de montrer à ces rebelles ce que ça fait de contrarier le dieu de la tempête. Envoyant valser l’encre, les feuilles et la plume qui se trouve sur son bureau, il fait sursauter une domestique très fortement. Mais il s’en moque. Il la congédie avant de devoir la faire valser à travers le long couloir précédent sa porte de chambre. Cette dernière prend la fuite, et heureusement d’ailleurs. Lâchant un cri, Tornado sort rapidement du château et siffle. Aussitôt, son aigle arrive en se posant sur son épaule, et le dieu le laisse faire. Caressant sa tête d’un air absent, l’aigle vient se blottir contre son cou, ce qui apaise l’homme.
Il voudrait aller voir Ana, mais connaissant sa cousine, elle ne doit pas être ressortie seule depuis qu’il a été la voir. Aussi, il doit oublier cette distraction. Pendant quelques secondes, il pense à entrer de force tout de même dans le château de la partie blanche, mais il sait qu’il ne doit pas le faire. Déjà que son mariage ne doit pas avoir lieu à cause de sa tante, il ne vaut mieux pas qu’il insiste. Lâchant son aigle, Tornado sait ce qu’il lui reste à faire. Se déplaçant comme à son habitude jusqu’à la partie blanche, il s’arrête non loin des marais. Il sait ce qu’il doit faire : convaincre la marraine de sa future femme qu’il n’est pas si mauvais que ça et qu’il faut que le mariage tant repoussé ait lieu. Marchant à travers les broussailles, ses bottes s’enfonçant dans la boue, il arrive bien vite. S’arrêtant, il met ses mains en porte-voix. « Daphné Winter. Je dois vous parler. » Prenant place sur un rocher, les coudes sur les genoux, il reste malgré tout méfiant, même s’il observe partout autour de lui. Lorsqu’il la voit enfin arriver, il se redresse. Il ne l’a jamais rencontré, mais il est persuadé que c’est elle. « Daphné, ravi de vous rencontrer enfin, après toutes ces années. Il était temps que vous rencontriez le futur mari de votre nièce non ? »