La bousculade. [Mary/Ayleen]

La bousculade.

Assise dans la demeure de Lucifer, Ayleen n’a plus rien à faire. Les autres domestiques ont déjà quittés l’habitation, alors qu’elle ne peut le faire. Elle est enfermée ici, jour après jour. Les autres femmes qui travaillent pour le riche propriétaire, vivent dans des maisons non loin d’ici. Mais elle, elle ne le peut pas. Elle a sa chambre dans la grande demeure, et pourtant, elle ne se sent pas chez elle. Elle est reconnaissance à Lucifer de l’avoir sauvé des griffes de son ancien employé, mais elle aimerait avoir un peu d’indépendance. Surtout que l’homme lui a formellement interdit de sortir car dehors, c’est dangereux. Elle le sait ça, mais elle en a marre de rester cloîtrer à l’intérieur. C’est comme si elle était prisonnière de la demeure de Lucifer. Et ça lui pèse sur le cœur. Regardant de nouveau l’heure, elle aimerait être en mesure de savoir quelle est l’heure exacte. Elle sait simplement à quelle heure va rentrer Lucifer. Et en soit, là, elle sait qu’il ne le fera pas avant au moins deux petits traits sur l’horloge murale. Prise d’un élan d’impulsivité, Ayleen se redresse. Grimpant rapidement le grand escalier, elle court jusqu’à sa chambre. Poussant la porte à la volée, elle se dirige vers la commode pour prendre la cape que Lucifer lui a offerte à son arrivée. Elle ne l’a jamais mise, mais il faut bien une première à tout. Drapant le tissu noir sur ses épaules, Ayleen redescend tout aussi rapidement, avant d’ouvrir la fenêtre et de sortir, avant qu’on ne puisse remarquer qu’elle venait de fuir.

Marchant dans les rues, le capuchon remonté sur sa tête, Ayleen observe tout ce qui se trouve autour d’elle. L’Angleterre est vraiment magnifique. Elle a beau y être née, elle ne connaît rien de ses terres d’origines. Avançant, elle sourit lorsqu’elle voit des enfants qui courent autour d’elle. Ils ne sont pas riches, mais ils sont heureux. Elle était comme eux lorsqu’elle était petite. Et elle voit où elle en est maintenant. Ayleen sait parfaitement la chance qu’elle a de travailler pour un riche homme comme Lucifer. Et même s’il exige qu’elle reste dans sa demeure, elle ne peut pas lui obéir tout le temps. La blonde a besoin de liberté aussi. Chose qu’elle ne trouve pas en étant enfermée entre les quatre murs de la demeure de Lucifer. S’éloignant du village, prenant des chemins peu fréquentés, Ayleen se retrouve soudain face à un carrosse. Obligée de se jeter dans l’herbe pour l’éviter, elle hurle à l’attention du cochet. « Regardez où vous aller ! » Mais au même instant, il s’arrête. Parfait, elle va pouvoir lui dire de faire attention. Sauf qu’alors qu’elle est proche du carrosse, une jeune-femme en descend. « Vous pourriez dire à votre cochet de faire attention, Madame. » Ayleen n’a pas remarqué la couronne de la femme. A ses yeux, il s’agit d’une riche comme les autres.